La visualisation de données : historique, enjeux et perspectives

4 Mar, 2025

Loin d’être une discipline récente, la visualisation de données naît au 18ᵉ siècle avec pour objectif de rendre visuellement simple, intelligible et percutant un jeu de données complexes. Elle traverse aujourd’hui de nombreux domaines, de l’information journalistique à la recherche scientifique en passant par la communication politique. Naturellement, la gestion d’actifs n’y échappe pas.

“Une image vaut mille mots” – Confucius

Avec la quantité de données qui envahit aujourd’hui notre quotidien (en dix ans, la quantité de données produite dans le monde a été multipliée par 30), se posent des enjeux de stockage et de gestion de ces données (que nous n’aborderons pas ici) mais aussi des enjeux de communication. Organiser, prioriser, rendre visuels des jeux de données complexes devient primordial pour interpréter mais aussi communiquer efficacement ces données à des publics souvent non experts.

Avec la démocratisation d’outils grand public et puissants pour manipuler les données, il suffit de rentrer ses chiffres dans un tableur Excel pour produire un graphique. Et pour beaucoup, le processus de visualisation de données s’arrête là, avec l’idée que le graphique va se suffire à lui-même. Or, qui n’a jamais plissé les yeux devant ce diagramme circulaire avec 36 sections, autant de couleurs et une légende en police 12 ?

Au-delà de la production d’un graphique seul, se pose la question du narratif recherché, et c’est bien le graphique qui doit être adapté pour soutenir le narratif et non l’inverse.

Avant d’explorer les éléments qui constituent un bon visuel et comment la visualisation de données s’insère dans la gestion d’actifs, passons par quelques exemples de l’intérêt et de l’efficacité de la visualisation de données.

Un des exemples historiques est cette carte de 1869 par Charles Minard, figurant l’ensemble des pertes de l’armée napoléonienne lors de la campagne de Russie. Elle résume en un visuel simple l’ensemble des données (on y retrouve chaque bataille et événement marquant de la campagne avec les pertes associées) tout en permettant de se rendre compte, au premier coup d’œil, de l’étendue des pertes humaines et de leur chronologie.

Carte figurative des pertes française pendant la campagne napoléonienne de Russie – Charles Minard 1869

Si la visualisation de données permet de présenter simplement des jeux de données complexes, elle permet aussi de faire passer une idée avec comme objectif d’amener une prise de décision ou de faire adopter à un groupe de personnes des comportements contraignants ou contre-intuitifs.

Typiquement au moment de la crise Covid, où il a fallu faire accepter une restriction massive de liberté de circulation pour éviter l’effondrement du système de santé et la mort de milliers de personnes.

C’est dans ce contexte que le service de visualisation de données du Monde a produit les graphiques suivants, qui ont été repris par le porte-parole du gouvernement de l’époque. Et la magie a opéré puisque, avec deux graphiques dynamiques, Le Monde a réussi à faire comprendre l’impact du nombre de contaminations par personne et l’importance cruciale d’étaler les contaminations dans le temps.

Visuels pédagogiques pour expliquer les effets positifs du confinement, produits par Le Monde

Tout ceci nous amène à nous poser la question suivante : qu’est-ce qui fait une bonne visualisation de données ?

En se basant sur les différentes sources de cet article, plusieurs piliers se dégagent :

  • Le contexte : Qui est mon audience ? Quelle information attend-elle ? Saisir le contexte dans lequel l’information va être reçue est crucial pour adapter le ton, le niveau de complexité et de détail. On n’explique pas la gravité à un enfant de 10 ans comme à un étudiant ingénieur.
  • Le choix du visuel : Diagramme circulaire, histogramme, nuage de points, tableau croisé dynamique… Il existe des graphiques pour tous les goûts. L’idée est d’anticiper ce que vous attendez que votre audience comprenne via votre visuel pour choisir le plus pertinent afin de remplir ce rôle.
  • L’élimination du superflu : Trop d’informations tue l’information. Il peut être tentant d’ajouter toujours plus de données avec comme idée sous-jacente que mieux vaut trop de détails que pas assez. Or, il n’y a pas mieux pour perdre une audience. Garder l’essentiel sur votre visuel, c’est aussi s’assurer que votre audience restera concentrée sur ce qui compte réellement.
  • La hiérarchie de l’information : Hiérarchiser l’information, c’est permettre une compréhension rapide des priorités et des points de focus à avoir. Couleur, taille, police, éléments différenciants… Les outils sont nombreux et, au même titre que le choix du visuel, doivent être adaptés au contexte.
  • Le narratif : Le narratif est la clé de la mise en cohérence des quatre piliers précédents. Il s’agit de construire son discours de manière à amener son audience d’un point A à un point B en faisant en sorte qu’elle ait apprécié le voyage.

Un exemple pratique du passage d’un graphique brut tout droit sorti d’Excel à une mise en forme structurée doublée d’un narratif :

Avant et après mise en forme des résultats d’une étude de satisfaction – Storytelling with data, Cole Nussbaumer Knaflic

Dans le monde industriel, et plus particulièrement dans la gestion d’actifs, la collecte de données fait partie du quotidien. Les données sont collectées, traitées, analysées, comparées, présentées. Elles sont la base de notre travail et il y a un double enjeu : produire des données fiables mais aussi communiquer ces données efficacement pour accompagner la prise de décision.

Faisons un détour par le framework de l’Institute of Asset Management (IAM), cadre théorique de la gestion d’actifs qui décrit le système à mettre en place pour assurer la coordination et l’alignement de l’ensemble des activités de gestion d’actifs.

Model conceptuel de l’Asset Management de l’IAM – An Anatomy of Asset Management

La visualisation de données s’insère typiquement entre la brique de la gestion de l’information (en violet) et la brique de prise de décision pour la gestion d’actifs (en vert), mais aussi entre cette même brique de prise de décision et la brique stratégie et gouvernance (en jaune). Le concept reste le même : passer d’une masse de données collectées à un narratif construit qui vise à informer et nourrir la prise de décision de la brique supérieure. L’information du terrain vient alimenter la prise de décision sur la gestion d’actifs, qui vient elle-même sensibiliser la gouvernance et la stratégie.

La création d’indicateurs permet, parmi d’autres solutions, de répondre à ce besoin de communication efficace en rendant intuitif et percutant la somme de données venant d’un audit. On peut citer par exemple l’Indice de Vétusté Physique (IVP) développé par tbmaestro qui synthétise l’ensemble des besoins en travaux pour décrire l’état de vétusté d’un actif et qui permet de comparer simplement et quantitativement les actifs entre eux.

Dans ce contexte, en tant que structure générant de la valeur grâce aux actifs physiques possédés, il peut être pertinent, voire nécessaire, de faire appel à un tiers de confiance pour vous aider à fiabiliser, structurer et communiquer vos données à tous les échelons. En tant qu’expert en gestion d’actifs, la société  tbmaestro peut vous accompagner dans cette démarche en proposant un ensemble de services et un accompagnement sur mesure, porté par des collaborateurs formés à tous les enjeux entourant vos données et leur transmission.


Mot-clé principal : Visualisation de données

Mots clés : Visualisation de données, Data vizualisation, Dataviz, gestion d’actifs, données, prise de décision, stratégie

Date d’article : 04/03/25

Rédacteur :

Sources : 

Storytelling with data – Cole Nussbaumer Knaflic, 2015

E. Segel and J. Heer, « Narrative Visualization: Telling Stories with Data, » in IEEE Transactions on Visualization and Computer Graphics, vol. 16, no. 6, pp. 1139-1148, Nov.-Dec. 2010, doi: 10.1109

Mapping Time: Illustrated by Minard’s Map of Napoleon’s Russian Campaign of 1812, Redlands, ESRI, 2014, 159 p.(ISBN 978-1-589-48312-5).

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/visuel/2020/04/02/coronavirus-a-quoi-sert-le-confinement_6035266_4355770.html#slide=0

Vous souhaitez optimiser la gestion de vos actifs ?

 

Découvrez nos offres adaptées à vos besoins :

 

  • Audit 360°
  • Schéma directeur immobilier et énergétique
  • Plan plurianuel d’investissement
  • Fiabilité et maintenance
  • Conseil en organisation

Nos dernières actualités

Share This