Construction : pénurie de matières premières et hausse des prix
15 Sep, 2021
Après l’interruption d’activité liée à la crise sanitaire et économique de la Covid-19, le secteur du bâtiment et de la construction repart à la hausse mais connaît une pénurie inédite de matières premières. Conséquence de la crise, mais aussi de l’achat de matériaux en grande quantité par la Chine et les États-Unis, ce qui entraîne une envolée inquiétante des prix des matériaux.
« Pour le moment, les signaux sont loin d’être positifs, le stop and go constant du marché est difficile à gérer », explique Matthieu Burin, Cofondateur et président d’hemea, cabinet digital d’architecture et de rénovation.
Reprise du secteur du bâtiment et de la construction :
Après l’interruption d’activité liée à la crise sanitaire, la reprise s’est avérée tangible dès le début de l’année 2021 dans le secteur du bâtiment et de la construction. Une hausse de 4% du nombre de salariés du secteur a été mesurée par l’INSEE et les mises en chantier se sont multipliées au premier semestre 2021. Les entreprises du secteur ont retrouvé de la visibilité sur les chantiers à venir avec des carnets de commandes qui affichent complet pour les 9 prochains mois.
Alerte de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) :
Malgré ce regain d’activité, une alerte émanant de la FFB est venue assombrir cette reprise dès le mois de février 2021. En effet, cette alerte signalait une tension mondiale croissante sur l’approvisionnement en matériaux, accompagnée d’une hausse progressive des prix depuis décembre 2020.
À l’origine de cette situation, on retrouve bien sûr la crise sanitaire de la Covid-19. En effet, lors de la première vague de confinement au niveau mondial, la production de matériaux de construction a été extrêmement ralentie, voire totalement arrêtée. Ensuite, l’activité a repris simultanément sur l’ensemble du globe, ce qui a provoqué une hausse importante de la demande alors même que l’offre n’était pas au rendez-vous. Par ailleurs, le prix des transports a explosé, avec par exemple, une augmentation de 400% du prix du fret.
Tout cela a mené les pays producteurs des matériaux de construction à satisfaire la demande en local, avant de répondre aux commandes à l’export. Or, à ce jour, un pays comme la France a énormément recours à l’importation dans ce domaine.
Particulièrement marqué sur le bois et l’acier, dont les prix ont augmenté en France de plus de 30% entre décembre 2020 et avril 2021, le phénomène s’est également emballé au printemps, touchant de nombreux matériaux comme l’étain, le cuivre et le zinc mais également le PVC, les peintures, les résines ou encore les plaques de plâtre et leurs rails.
Enfin, concernant le bois, la décision des États-Unis de taxer le bois canadien a conduit les américains à acheter du bois en France et plus globalement en Europe. Cette hausse importante de la demande de bois intervient en même temps que la RE 2020 qui encourage l’utilisation des matériaux naturels tels que le bois.
Vers des retards de chantier :
Fin juin, cela a commencé à engendrer des interruptions et donc des retards de chantiers. La FFB espérait initialement un rétablissement de la situation cet été. Elle table désormais sur fin 2021, voire début 2022.
En Normandie, la communauté urbaine de Caen la mer (48 communes, 268 500 hab.) a dû faire face simultanément à deux retards de livraison, sur la rénovation de sa patinoire et pour la MJC de Venoix. En cause, des délais d’approvisionnement doublés ou triplés sur les panneaux de bois mélaminé et les produits métalliques.
Dans le Pas-de-Calais, par exemple, 5% des opérations de travaux gérées par la direction de l’immobilier – qui gère un parc de 123 collèges et 200 bâtiments administratifs ou techniques – affichaient fin juin un retard de quelques semaines. Soit une dizaine de projets sur près de 200 réalisés actuellement.
« Cela concerne encore une minorité de chantiers mais les retards augmentent. Nos gros marchés posent moins de problèmes car ils sont confiés à des grandes entreprises qui ont des circuits d’approvisionnement bien ramifiés. Mais, les chantiers d’une taille de 100 000 à 500 000 euros, pour lesquels nous faisons appel à des PME qui n’ont souvent qu’un seul fournisseur, sont plus exposés », observe Cédric Bouillaut, directeur de l’immobilier du département du Pas-de-Calais.
Adaptation du dispositif d’achat public :
En réponse à la demande de la FFB, le ministère de l’Économie a lancé fin mai une médiation nationale en direction de la filière du bâtiment et des travaux publics et une circulaire a été adressée aux acheteurs de l’État mi-juillet 2021. Celle-ci s’articule en trois points : aménagement des délais d’exécution, renonciation aux sanctions contractuelles et respect des délais de paiement. Elle invite les acheteurs de l’État à aménager les conditions d’exécution des marchés en cours, afin de pallier les incidences de la pénurie de matières premières et d’aider les entreprises à faire face aux difficultés d’approvisionnement.
Quelle stratégie pour les collectivités locales :
Outre le fait de soutenir les entreprises sur les chantiers déjà en cours, les collectivités locales se doivent également d’adapter leur stratégie et de faire preuve de vigilance sur le lancement de nouveaux appels d’offres. En effet, il convient d’estimer au plus juste le prix des matériaux dans cette période d’instabilité afin d’éviter l’infructuosité des marchés. Des revalorisations de certains lots sont donc à prévoir pour tenir compte de la hausse des prix et le rythme de commande publique doit également se maintenir pour accompagner au mieux la reprise en cette période difficile.
Dans un contexte de maîtrise budgétaire et de hausse des prix des chantiers, il est plus que jamais nécessaire pour les maîtres d’ouvrage ayant d’importants parcs d’actifs physiques en gestion, de se doter d’un outil d’aide à la décision pour arbitrer sur les opérations immobilières à mettre en œuvre. À la suite de l’élaboration de leur stratégie d’investissement, les maîtres d’ouvrage disposeront de toute l’information nécessaire pour l’établissement de leur plan pluriannuel d’investissement et ainsi garantir une visibilité sur les projets à venir pour l’ensemble des acteurs du secteur.
Depuis 10 ans, tbmaestro accompagne de nombreux maîtres d’ouvrages, publics ou privés dans l’élaboration de leur stratégie immobilière. En effet, une stratégie immobilière pérenne et évolutive via l’implantation et le suivi d’indicateurs de performance dans le temps permet d’investir le bon euro au bon endroit en répondant au plus juste à l’ensemble des problématiques immobilières rencontrées.
Mots clefs : Pénurie, hausse des prix, secteur bâtiment et de la construction, stratégie immobilière, crise sanitaire
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